Libération titre sur "Les musées de Haute Normandie : Un rapport pointe les conditions de conservation désastreuses dans la plupart des 41 établissements". L'actualité récente sur les musées nous donnait un bon rang sur le plan hexagonal de la part du Musée de Rouen. Qu'est-ce qui fait réagir Libé? D'après "une enquête qui a été conduite en Haute-Normandie par cinq spécialistes
du Centre de recherche et de restauration des musées de France", le "bilan des 41 musées de la région" est inquiétant : - Près de la moitié de ces établissements n'ont pris aucune mesure spécifique de «conservation préventive»,
terme qui désigne l'ensemble des éléments d'une bonne préservation des
oeuvres. Les autres l'ont fait de manière disparate. Un même musée peut
avoir le souci d'un éclairage adapté, mais pas de ses conditions de
stockage. Ainsi, très peu d'interventions portent-elles sur l'entretien
proprement dit des collections, comme le dépoussiérage ou la lutte
contre les infestations. «Les mesures peuvent être aussi prises au gré des budgets, des opportunités et des préoccupations des équipes», notent les rapporteurs, sans «politique définie, s'appuyant sur un diagnostic et des objectifs».
La sonnette d'alarme serait lançée? Le grand quotidien constate : "Au final, nombre de collections sont en mauvais état, voire «en danger», notamment les dessins et estampes et les ensembles d'ethnographie ou des sciences naturelles". Sur le plan de la numérisation des oeuvres, "seuls cinq musées ont une couverture photographique
dépassant la moitié de leur fonds". Ajoutons ici, qu'il n'y a pas d'outils de présentation des grands musées normands digne de ce nom. La présentation est austère et bonne pour le web des années 2000! Et, Le Musée Malraux du Havre n'a aucun site dédié, par exemple!
Libération enfonce un peu plus le clou -dans le texte- : "Pour couronner le tout, dix-huit établissements se trouvent dans des
zones à risque, notamment ceux menacés de crues en bord de Seine, ou de
tempêtes sur le littoral. Six sont implantés dans des zones à pollution
potentielle, dont certaines classées Seveso. Cette localisation est
sans doute spécifique à cette région, mais le constat d'ensemble
témoigne de la situation critique du patrimoine, sur fond de
dégringolade budgétaire, de désengagement de l'Etat et d'une
décentralisation laborieuse". C'est sans doute pour cela que l'Art Contemporain a dû se résoudre à vivre dehors sa vie d'art actuel, et ce Continuum qui vaut rupture..